Faits d’armes



      Retrouvez ici les extraits du roman, que nous tenterons de poster régulièrement pour récompenser votre attente =)


Synopsis :


      Aleksander Bono - Alinovitch a tout ce qu'il faut dans la vie pour être heureux. De l'argent, du pouvoir, des amis, et des partenaires masculins à la pelle. Et il se complaît dans sa vie de luxure... c'était sans compter Silvano Bono, et son envie de faire prendre le 'droit chemin' à son fils... Le résultat d'une longue dispute est un allé simple dans un camp militaire, pour être formé à la dure. Qu'à cela ne tienne... un harem de mecs virils ! Mais ce n'est que fantasme et Aleks se voit vite rattrapé par les instructeurs, et en particulier ce chieur de Vinzent Heim. Canon, viril à souhait, mais avec la main qui le démange trop souvent à son goût. Al se voit contraint d'essuyer encore et encore des punitions - totalement injustifiées - d'un major trop zélé. Lequel des deux hommes l'emportera sur l'autre ?


S.M



Prologue :

« Cela faisait plus d’une heure que les cris raisonnaient dans l’immense maison, et le personnel du lieu, habitué à ce genre d’esclandres, ne faisait même plus attention à ce qui se disait, s’inquiétant seulement pour la casse, qu’ils devraient ranger une fois la dispute arrangée. Le vainqueur était déjà tout trouvé, entre le père et le fils, le plus vieux savait mener le blondinet à la baguette, mais parfois pas assez… la preuve. Ils entendirent un vase se fracasser contre un mur, alors que de nouveaux cris se faisaient entendre.

"Il est grand temps que tu grandisses Aleksander ! Je commence à me lasser de ton petit caractère de princesse mal éduquée !

- Je n’ai aucune raison de partir de la maison ! Et ne m’appelle pas comme ça ! C’est Aleks ! Je n’ai rien fait qui mérite une telle punition, je n’ai pas explosé mon deux roues, mon nouveau compte en banque est intacte ou presque, et aucun journal ne parle de moi depuis des semaines !

- Est-ce que tu t’entends parler ? Est-ce que c’est ça que tu appelles être sage ?! C’est ce que je considère être un jeune adulte normal ! Je ne te laisse plus le choix Al ! Soit tu pars à ce camp militaire pendant six mois, auquel cas je t’offre à ta sortie un appartement histoire que tu apprennes à vivre un peu seul, soit tu quittes la maison dès ce soir, et sans un sou en poche ! Ta mère est d’accord avec moi. A ton âge, j’avais déjà trouvé ma voie, et ma femme ! Je vais te faire goûter à la vie moi mon petit, plus de sorties, plus de soirées, plus de moto, plus de bateau. Adieu vêtements hors de prix, bijoux, et tout ton matériel informatique ! Tu vis sur le fric que JE gagne sans éprouver ni remord, ni reconnaissance ! Qui plus est, tu te permets même de critiquer ?! Tu es insupportable, même tes professeurs jettent l’éponge !

- Ce n’est pas de MA faute ! Ils refusent mon planning ! Tu sais bien que je suis occupé, entre le téléphone, les pauses clopes, et mon besoin de me détendre toutes les demi-heures !"

Son père se pinça l’arête du nez pour ne pas exploser et refaire le précieux minois de son fils chéri. Parfois, et aujourd’hui était un jour avec, il avait de sérieux problèmes à conserver son calme face à ce gamin. Il avait pris les mauvais côtés de sa mère… Et pourtant, il adorait vraiment Katherine. Mais ce n’était pas le problème. Il savait Aleks intelligent, mais se demandait pourquoi il paraissait si crétin la plupart du temps. Il persistait à penser que c’était exclusivement pour l’emmerder.

Mais le blondinet à la bouche fine et aux yeux bleus le regardait, semblant hésiter entre l’énervement et la crise de larmes. Il était son fils unique – et préféré – mais il ne céderait pas cette fois. Et il avait définitivement assez de soucis avec la police pour ne pas ajouter un infanticide à la liste de ses méfaits. De toute manière, il connaissait assez son rejeton pour savoir qu’il était trop amoureux de l’argent de papa pour partir sans un sou. Il avait gagné par avance. Ne serait-ce que pour avoir un appartement et ses effets à disposition, Aleks irait dans ce camp, de gré, ou de force.

***

Aleksander poussa un long soupir à fendre l’âme, le front posé sur la vitre du taxi qui l’emmenait vers sa nouvelle prison. Il était terriblement dépité, et se vantait d’avoir soudoyé au moins le jardinier pour glisser deux valises supplémentaires dans le coffre, alors que le règlement du camp n’en autorisait qu’une seule et unique. Comment ferait-il sans vêtements, ordinateurs, mp3, pendant six longs mois ? Il frissonnait par avance, heureux de s’être débrouillé pour tout emporter.

Il se mordilla nerveusement la lèvre, toute cette histoire le mettant à fleur de peau. Comment pourrait-il vivre sans soirées, beuveries, et parties fines ? Heureusement, il se sentait rassuré d’être dans un camp d’hommes… il allait pouvoir faire son marché et choisir lesquels de ces messieurs pourraient s’occuper de lui ! Tout ça ne l’enchantait guère pourtant… l’armée, la guerre, le combat, le sport à outrance, les armes, la boue, les ordres surtout… ce n’était pas pour lui, et il détestait ça ! Il soupira à nouveau, voyant l’immense camp par la fenêtre, réputé dans la région pour laisser sortir l’élite. Il finirait bien par se mettre tous ces hommes dans sa poche, et en ferait un minimum pour un maximum de satisfaction de la part de papounet ! »

S.M




Extrait chapitre 1 :


« Aleks se demandait ce qu’il pouvait bien se passer pour qu'il y ait soudain une tension palpable dans la cour. Il observa le nouveau venu que tous les soldats saluaient et ne put s'empêcher de se mordre la lèvre. Il lui fallait ce type! Il était plus sexy qu'un incube en personne ! Il lui lança un regard éperdu d'amour, qu'il perdit rapidement non sans raison.

Arrivé à leur hauteur, Vinzent barra la route au chauffeur qui, visiblement excédé, lâcha les bagages. A côté, le sergent se raidissait en saluant son supérieur. Vinzent fit signe au chauffeur de déguerpir, ce que le pauvre homme s'empressa de faire, et mit son cadet au repos.

- Eh bien, je vois qu’on aime se faire remarquer…

Commença-t-il en toisant le gamin de toute sa hauteur, le fixant de son regard glacial.

- Me faire remarquer, Monsieur ?

Aleks n'avait pourtant rien fait de mal pour le moment. Sauf si porter un jean aussi serré que le sien était un crime ? A moins qu'il n'apprécie pas son torse offert sous les boutons ouverts ? Mais… il était militaire ! Il aimait forcément les mecs ! Ne serait-ce qu'un peu ?!

- Si je ne me trompe pas, on avait dit UN bagage.

Le major en attrapa deux au hasard et les donna sans précaution au sergent.

- Dans mon bureau.

Ordonna-t-il d’une voix sèche tandis Aleks regardait ses bagages. Il ouvrit la bouche pour protester, puis se mordit la lèvre jusqu’au sang. S'il voulait faire un scandale, il fallait éviter de le faire en public, il devait se mettre tout le monde dans la poche, sans quoi, il ne battrait pas cet enfoiré.

- Prie pour qu’il ne me prenne pas l’envie d’en faire un feu de bois… Prends l’autre, et rejoins ton dortoir, 3C, un uniforme t’y attend.

Il tourna les talons et regagna ses quartiers. Avec tout ça, c’était bientôt l’heure du repas.

- Bien...

Aleks avait ajouté un 'pauvre con' si bas, que lui-même avait eu peine à l'entendre. Al se contenta de lui lancer un regard furieux et regarda sa valise de fringues et sa valise de matériel informatique, télévision et poste radio partir vers le bureau de ce putain de mâle viril, sexy, magnifique et parfaitement.... con ! Il rangea son téléphone dans sa poche, non sans mal tant son jean était près du corps. Après quoi, il souleva une languette qu'il avait cachée au chauffeur simplement pour l'emmerder un peu plus, tira le manche de la valise et la fit rouler sagement jusqu'au bâtiment. Le chauffeur lui courut après et Aleks ne put s'empêcher de soupirer.

- Tiens, tiens, voilà ton argent !

- Mais... et les cinquante euros ?

- Mes valises ne sont pas dans MA chambre ! Donc... tu n'auras que ça ! »

S.M 




Extrait chapitre 2 :


«- Aujourd’hui la recrue Aleks pour avoir enfreint le règlement, doit faire le parcours une fois, une seule, par clémence ! Soldats Rick et Jack !

- Oui, major!
 
Répondirent-ils en cœur, droits comme des piquets.

- Étant les meilleurs éléments, vous montrerez à votre camarade comment l’obstacle doit être franchi !

Il y avait tout de même une chose que Vinzent avait en horreur dans le protocole de l’armée : c’était de hurler à tort et à travers… les gamins n’étaient pas sourds et des mots bien placés valaient mieux qu’une tirade au volume sonore trop élevé… surtout lorsque le café était trop fort en Whisky. Il reprit sa place sur la barrière et regarda les deux jeunes l’un après l’autre, finir le parcours en beauté. Amusé, il chercha le jeune blond des yeux. Ce pourrait-il qu’il ait peur ? Ou était-ce du dégout ?

En entendant son prénom, Aleks s'avança, et regarda les corps passer les étapes petit à petit. Il grimaça. Il savait la boue bonne pour la peau mais... il allait en avoir partout... Heureusement qu'il était agile à force de faire le mur ! Il s'accroupit, et retira ses chaussures, refusant de les salir. Pieds nus, il attacha ses cheveux, et s'élança sans un mot, maudissant pourtant son adjudant-chef. Il fit un bond de chat agile et accrocha ses bras en haut du mur, se hissant par-dessus. Il soupira et sauta ensuite au sol. Il passa sans difficulté les tronçons de bois, habitué à ramper... sur ses amants. L'idée le fit sourire. S'allongeant sur le dos, les mains le long du corps, il écarta les cuisses, appuyant sur ses paumes et ses talons pour sortir rapidement de sous le filet. La piscine ne l'enchantait guère mais il dut s'y résoudre, avançant jusqu'au torse vu sa taille, il finit par en sortir en grimaçant, se débarrassa d'un maximum de boue à l'aide de ses mains en grognant et observa la dernière épreuve avec un regard ennuyé. Il n'était pas très à l'aise en hauteur : c’était la raison pour laquelle il évitait autant que possible le toit. Il sauta, agile, et attrapa les barreaux, progressant lentement sur cette dernière épreuve. Les yeux clos, il sentait la transpiration de terreur sur son front, et essaya de se rassurer en se disant qu'il n'y avait même pas deux mètres qui le séparaient du sol.

Arrivé au bout, par contre, Aleks ne parvint pas à se résoudre à lâcher les barreaux. Il accrocha le pilier qui soutenait les barreaux en hauteurs entre ses cuisses, s'y laissa glisser et grogna de se sentir si sale. Il jeta un regard à la dernière épreuve qu’il venait de passer et frissonna de dégout.

Le major admira le spectacle, sirotant son liquide noir fumant à petite gorgée. A le voir ramper dans la boue comme ça, cambré, puis à plat-ventre, il ne put bientôt plus détacher son regard de ce corps lascif, lorsqu’il sentit son propre regard tomber sur les fesses fermes et rebondies qui se balançaient sous la barre du cochon-pendu. Il eut un sursaut de conscience et se donna une claque mentale… A quoi donc pensait-il ? Surement à la même chose que tous les soldats qui avaient le regard posé sur lui comme des bêtes en rut.

Le petit se débrouillait bien, on n’aurait pas cru à le voir comme ça… Mais Vinzent maugréa rapidement contre lui-même, il aurait dû lui donner son uniforme avant l’exercice. Ça aurait évité de distraire les troupes avec ses vêtement boueux qui collait à sa peau blanche… il sourit en le voyant descendre ainsi par le pilier, ce n’était pas commun, mais il fit disparaître son rictus tandis que le petit s’approchait de lui. »

S.M




Extrait chapitre 3 :


« Après un café, Luc et Aleks retournèrent dans la chambre de ce dernier, qui, tout sourire, l'invita à entrer. Le jeune blond avait besoin de se défouler, et visiblement, Luc avait apprécié la vue de son corps lorsqu'il l'avait soigné. Refermant la porte, il entreprit de retirer ses vêtements trop grands, un sourire aux lèvres sous les yeux écarquillés du soldat. Est-ce qu'il faisait semblant de ne pas comprendre ? Grimpant à califourchon sur ses cuisses, et après un immense sourire, il se jeta sur lui dans une simple phrase, avant qu'ils ne se roulent dans les draps.

- Fais attention à mes blessures ! …

Aleks retenait tant bien que mal ses gémissements, mais Luc savait y faire, et sa libido, délaissée depuis déjà trois jours complets l'avait rendu dingue, alors même que le soldat lui avait avoué mal à l'aise qu'il n'avait pas baisé depuis des semaines complètes. Comment avait-il bien pu tenir ? Lui se sentait défaillir sitôt ses amants repartis. Il sentait les doigts de Luc s'enfoncer dans sa peau pour donner du rythme à leurs ébats, accrochés sans douceur à ses hanches délicates.

En ce dimanche soir, les gradés qui n’avaient pas déjà rejoint leur famille étaient en permission jusqu’au lundi midi. Vinzent, lui, bien fatigué par le marathon de l’après-midi, préféra rester au camp. Le général lui en confia donc la responsabilité… Il n’avait pas à s’en faire, il suffisait généralement que le bruit courre sur le fait qu’il était en charge du camp pour que tout le monde se tienne à carreau. Tandis que la nuit tombait, le major rejoignit son bureau. Alors qu’il réglait des papiers administratifs, il tomba sur le dossier du nouveau venu qui trainait sur son bureau. En parcourant à nouveau les pages, il s’arrêta sur sa photo et immédiatement, l’image de ses fesses pales marquées de rose lui revint en mémoire. Il soupira. Depuis combien de temps n’avait-il pas vu de femme ? Il aurait peut-être mieux fait de sortir ce soir, pensa-t-il en refermant le dossier et en glissant la main dans son treillis.

Une fois ses pulsions calmées, Vinzent se détendit enfin. Il se demandait si c’était son état de manque ou si c’était le garçon qui était un envoyé du diable, mais il devait bien avouer qu’aucun de ses soldats ne lui avait fait cet effet jusque-là. Par la fenêtre ouverte de son bureau, l’air frais de la nuit vint apaiser sa fièvre et il soupira d’aise. Alors qu’il contemplait le ciel nocturne, le noir profond se troubla d’une lueur artificielle et des bruits indistincts lui parvinrent aux oreilles. Il grogna, une lumière avait été allumée dans les dortoirs malgré l’interdiction… il soupira en se levant. Décidément, ces temps-ci son autorité était mise à mal… à quoi pouvaient-ils jouer ? Aux cartes ? Avec une radio clandestine ? Avec des magazines pornos ? Il faudrait qu’il leur rappelle à tous qui était le chef ici.

Il referma sa braguette et se dirigea vers la source de lumière. A mesure qu’il approchait du bâtiment C, il entendait des soupirs lascifs, des gémissements et des cris étouffés. S’il n’avait pas la berlue et si ce qu’il s’imaginait était vrai… il sentait la fureur monter en lui, en s’approchant de la cinquième porte.

- Aahh… Haann…

Vinzent s’arrêta à la porte d’à côté d’où provenait aussi des gémissements rauques et il perçut un commentaire salaces entre deux soupirs.

- Putain… il se fait vraiment tringler comme une chienne…

Il n’en fallut pas plus à Vinzent. Il ouvrit en grand la porte de la chambre incriminée comme plus tôt dans la journée, et fut accueilli par un gémissement lascif que le blond retenait à peine entre ses lèvres. Le sang afflua en masse dans les deux points opposés de son corps et la rage le prit. Traversant la pièce en deux enjambées, il attrapa le bras du jeune blond assit sur les hanches d’un soldat et l’envoya s’écraser à travers la pièce contre le mur opposé, les stoppant dans leurs jeux répugnants.

- Habillez- vous !

Ordonna-t-il hors de lui. Son seul cri avait fait taire tous les autres bruits équivoques aux alentours et les lumières s’éteignirent immédiatement sous les portes du couloir. Ses yeux remplis de dégout fixaient tour à tour les deux corps fins si rapidement désassemblés. Oui… C’était bien ce fichus blond qui pervertissait tout ce qu’il touchait, même les meilleurs soldats.
»

  
 S.M
Extrait chapitre 4 :

En tout cas, Vinzent ne semblait pas, mais alors pas content du tout... Pas bon signe ! Planqué derrière son étagère basse, Aleks fixait les deux hommes, et vit que les yeux bleus glacés du commandant étaient fixés sur lui. Il se redressa, une marmite contre le ventre, mal à l'aise. Cependant, il s'attendait à se faire réprimander pour la fuite, certainement pas pour...

- Quant à toi… tu as plutôt bien joué ton coup. Tu te doutes donc que je n’ai rien pour prouver que tu es encore une fois entré dans mon bureau, mais que ce soit clair entre nous deux : tu auras une punition pour ça.

Jack déglutit, et sentit une sueur froide lui dégouliner dans le cou… il aurait voulu aider le gamin, mais il ne pouvait pas avouer sa faute… Vinzent se demanderait dans quel but il avait fait ça, mais surtout il ne lui laisserait plus l’occasion de réitérer son exploit.

- Quoi ? Mais... je ne suis jamais entré dans votre bureau !! Enfin, si, l'autre fois, pour récupérer mes affaires, mais vous m'avez choppé la première fois, et la seconde fois… un peu plus tard ! Vu comment vous m'avez rossé le cul, je n'y suis pas retourné ! D'autant plus que j'ai récupéré mon mp3 ! Faudrait voir à arrêter la parano, hein ! Tout ce que j'ai fait c'est me casser, mais j'avais mon GPS au cul... hein, Jack ?! Il grogna, mécontent d'être accusé à tort pour quelque chose qu'il ne ferait plus sauf en cas d'extrême urgence.

Il lança donc un regard bouillant de rage au commandant, et finalement, haussa les épaules avant de poser sa marmite. Il était tellement agacé qu'il ne put s’empêcher de lancer :

- Il faudrait voir à mettre une caméra dans la pièce, hein ! On y entre comme dans un moulin !

Il fallait croire que la pièce en elle-même était bien plus intéressante que l'homme, on s'arrangeait toujours pour y aller quand il n'était pas là... bizarre non ?! Essuyant une nouvelle poêle dont il n'hésiterait pas à se servir s'il lui cherchait des noises, il lui tourna le dos. Il se moquait totalement de lui. Il voulait le punir ? Il irait pleurer auprès des vieillards pour qu'ils le fassent eux. Il préférait mille tonnes de vaisselle sale plutôt à une demi-heure avec lui. Jack avait raison : il y avait toujours un moyen pour contrer les règles...

Le regard du major se durcit, puis il lui sourit. Jack, lui, fronça ses sourcils à la remarque du gamin : il se doutait bien qu’il lui en voulait.

- Ça ne sert à rien de nier ou de mentir, tu sais ce qui t’attend… Jack est un bon soldat, il a juste fait l’erreur de me désobéir. Et ne t’inquiètes pas pour mon bureau, une fois que je me serai occupé de ton cas, il retrouvera son mystère inaccessible…

Le blondinet ne s'était jamais vu aussi rageur. Il n'avait rien fait. Et lui, là, avec ses grands airs, il se prenait pour le chef ! Il le fixa un long moment la peur au ventre. Il allait le frapper ? Pour une faute qu'il n'avait même pas commise ? Il posa la poêle dans un geste brusque, jeta son torchon sur l'évier, et bouscula le major sans douceur pour se retirer dans sa chambre. De toute manière, il ne le croyait pas. Jack allait être puni, soit, mais son amour pour l'ordre et la docilité l'empêcherait probablement de s'en sortir avec le cul rossé.

Le regard du major retrouva les yeux bruns et il exhorta Jack de le suivre, tous deux quittèrent la pièce. Comme il n’avait aucune preuve de ce qu’avait fait le soldat Aleks, il ne pouvait le punir publiquement, mais il connaissait bien des manières insidieuses et qui passeraient inaperçues. Il conduisit Jack à ses appartements. Il avait retenu la leçon… plus de châtiment en extérieur quand il faisait froid. Il lui ouvrit la porte et le fit rentrer.

- Depuis combien de temps je ne t’ai pas puni ?

Jack avait excellé partout, notamment en conduite, et ce depuis longtemps. Jamais le major n’avait imaginé devoir le punir à nouveau un jour…

- Ça doit bien faire deux ans major.

En fait, Jack savait parfaitement que cela faisait deux ans, trois mois et vingt-cinq jours… mais une réponse évasive était plus adaptée à la situation.

- Bien… enlève le bas, et penche toi sur mon bureau …



S.M